Richard Andriamanjato hospitalisé à Saint-Denis
ANCIEN PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE MALGACHE
L’ancien président de l’Assemblée nationale malgache, le pasteur Richard Andriamanjato, 68 ans, vient d’être hospitalisé au centre hospitalier départemental Félix-Guyon de Saint-Denis.
Victime d’un malaise, il est soigné depuis dimanche, en soins intensifs, dans le service de cardiologie de l’établissement hospitalier.Surnommé le «pasteur rouge» pour ses amitiés dans les milieux communistes, Richard Andriamanjato est une figure emblématique de la politique malgache depuis une quarantaine d’années. Né le 31 juillet 1930 à Mahitsy, à 30 kilomètres au nord-ouest d’Antananarivo, il a suivi des études en France, à Montpellier, puis à Strasbourg où il obtient une maîtrise de théologie puis une autre en philosophie. En tant que président de l’Association des étudiants malgaches d’Outre-mer, il participe à la conférence anticolonialiste de Bandung (1955). A son retour sur la Grande île, il devient pasteur de l’Eglise réformée protestante.Parallèlement, il débute sa carrière politique. Il devient en 1958 président du parti pro-soviétique AKFM, puis député en 1960. A 28 ans, il accède au poste de maire d’Antananarivo. Il rejoint Didier Ratsiraka en 1976 et fait adhérer son parti au Front national pour la défense de la révolution, qui regroupe les partis favorables à la «révolution socialiste» du président.Il faudra attendre la fin des années 80 et la chute des régimes communistes en Europe pour voir le pasteur Andriamanjato prendre ses distances avec Didier Ratsiraka. En août 1993, il devient un personnage clef de la troïka malgache de la troisième république avec le président et le premier ministre. Il accède en effet au poste de président de l’Assemblée nationale. Un poste qu’il occupera jusqu’à sa récente défaite aux élections législatives de 1998 dans son fief d’Antananarivo.A partir de là, sa bonne fortune va l’abandonner. Après son revers électoral, il a dû faire face à la condamnation de son fils aîné, Aïna, impliqué dans l’affaire de Flamco Madagascar. Il y a quelques semaines, ce dernier a été contraint de rembourser à une banque une somme équivalente à 40 millions de francs français. Le pasteur, impliqué lui aussi dans ce type d’affaires avait, en 1994, justifié le recours aux financements parallèles en expliquant qu’il «est impossible de s’en tenir uniquement à l’aide proposée par le FMI et la Banque mondiale». Selon ses détracteurs, le pasteur Andriamanjato se souciait peu de l’origine des fonds reçus. Même s’il n’est plus président de l’assemblée nationale, il reste un homme influent de la politique malgache. L’annonce de son hospitalisation a eu un retentissement important dans la Grande île.