En l’espace de quelques jours la déclaration du Président de la République après sa rencontre avec les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature ainsi que l’élection à la tête du barreau d’une avocate reconnue même au delà du milieu judiciaire pour son intégrité aura donné de l’espoir aux usagers de la justice…Sauf que ceux qui connaissent bien le milieu de la justice demeurent sceptiques. Le Président de la République enjoint le CSM de faire correctement son travail et de cesser toute forme de corporatisme. Des magistrats eux mêmes rient sous cape et les langues se délient par rapport à certains membres du CSM dont certains sont responsables de juridictions ou de cours.
Des magistrats eux mêmes n’attendent que la fin de mandat de ce CSM tant des membres sont décriés par leurs pairs et ne méritent que le mépris. Être des exemples de probité est loin d’être le fort de certains d’entre eux. Des magistrats qui postulent pour des postes à pourvoir en savent quelque chose et approchent les membres du CSM car il savent que les regards divergent et rarement sur des critères objectifs mais pour des raisons autres que la compétence et l’intégrité. Si les gens en dehors du corps de la magistrature apprennent des attitudes peu recommandables de certains membres du CSM c’est parce que des magistrats eux mêmes en parlent car qui mieux qu’eux connaissent les travers de leurs collègues au quotidien? Des personnes pourtant censées être des exemples et qui logiquement devraient jouer effectivement un rôle fondamental pour une ” juste justice “, pour une ” justice digne de confiance”. Malheureusement, des membres du CSM eux mêmes sont indignes de confiance et ceci est loin d’être un secret dans le milieu de la Magistrature. L’élection de Maître Razafinarivo donne de l’espoir dans le milieu du barreau car, et tout le monde le sait aussi, les avocats ne sont pas tous recommandables. Certains brillent par leur compétence et leur sérieux, d’autres par leur cupidité, d’autres par leur connivence avec les magistrats, d’autres par leur absence totale d’éthique. Les usagers ne savent parfois pas si ce sont les magistrats qui sont corrompus ou si ce sont les avocats qui le sont.
Dans un tel contexte, nombreuses sont les personnes qui demeurent sceptiques lorsqu’on leur parle d’intégrité dans la justice, quand on leur parle de lutte contre la corruption ou contre le corporatisme malsain dans la justice et particulièrement lorsqu’elles connaissent la justice dans d’autres pays, pas tous les pays bien entendu, où les magistrats et les avocats méritent réellement la déférence des usagers tant ils sont compétents, dignes de leur métier et respectables. C’est dans ces conditions seulement que l’on peut espérer une juste justice… Dans ce milieu également, le BIANCO et autres structures de lutte contre la corruption ont leur rôle à jouer et devraient oser également de ne rien laisser passer.
D.R.
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