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Permis biométriques – Démantèlement d’un réseau de corruption dirigé par un officier du CAPSAT et de sa femme – Madagascar Tribune du 15 avril 2019

 

 

Le centre immatriculateur de Madagascar (CIM), à Ambohidahy est dans le collimateur du Bureau anti-corruption (Bianco). Soupçonnées de corruption passive, d’abus de fonction, de faux et usage de faux, dix-huit personnes travaillant au sein de ce centre ont été déférées au sein du Pôle anti-corruption (PAC) samedi dernier. Ainsi trois rabatteurs sont placés sous mandat de dépôt alors que le premier responsable du centre, une caissière et deux titulaires de faux permis biométriques ont été placés sous contrôle judiciaire.

Pour le Bianco, il s’agit d’un « démantèlement d’un réseau de corruption ». Ce sont les agissements d’un officier de l’armée, en service au Capsat, à Antananarivo et de son épouse qui auraient alerté le Bianco après que ce dernier ait reçu une plainte anonyme relatant les faits. Le couple aurait confectionné de faux permis militaires dans leur domicile à Itaosy en vue de les transformer en permis biométrique auprès du Centre d’immatriculation d’Ambohidahy. L’enquête menée par le Bianco aurait mené à un réseau qui opère également auprès de ce service en matière de mutation de véhicules et d’octroi de permis de conduire.

Outre les trois rabatteurs placés sous mandat de dépôt après leur garde à vue auprès du Bianco, les 15 autres personnes ont été libérées. Toutefois, le Bianco indique que d’autres dossiers sont en cours à Ambohibao concernant des employés du CIM et d’autres rabatteurs.

Les innombrables doléances des usagers et de l’insatisfaction du public concernant le fonctionnement et la qualité de service du CIM a été surement un élément déclencheur.
Le Bianco affirme d’ailleurs avoir reçu de nombreuses plaintes contre le centre immatriculateur depuis quelques mois. Déjà en 2017, onze employés du CIM ont été déférés au Pôle anti-corruption suite à des suspicions de corruption, deux d’entre eux ont été à l’époque mise en détention provisoire.

Le CNIDH (Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme) ainsi que le mouvement Rohy, une plateforme qui regroupe la société civile avait déjà dénoncé les pratiques autour de la conversion des permis de conduire et des cartes grises depuis 2017. Dans tous les cas, les guichets uniques de paiement des droits installés au sein de ce centre pour éviter la corruption n’a pas eu l’effet escompté. La corruption au sein de ce centre aurait certainement encore de belles années devant elle.

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