Deux détenus à perpétuité ont réussi à s’évader de la prison de Vohitany Ejeda. Jusqu’ici, ils demeurent introuvables.
Les deux détenus condamnés de travaux forcés à perpétuité, Alain Rostan Zaheraly et Erico Mario Rakotonomenjanahary ont réussi à s’évader de la prison de Vohitany Ejeda. Un mois après l’avis de recherche diligenté par le ministère de la Justice à leur encontre, aucune trace de ces condamnés n’a été signalée aux autorités compétentes. Après le tapage médiatique mené par la famille de la jeune fille victime du meurtre en décembre 2017 à Toliara, la disparition d’Alain et de Mario a été rapidement relayée sur les médias. Le ministère de la Justice a procédé à la sortie d’un avis de recherche mais cela s’avère infructueuse jusqu’à présent.
Est-ce que Alain et Mario ont réussi à sortir des frontières ou se terrent-ils quelque part dans le territoire national? C’est ce que la famille de la victime se demande depuis le transfert d’Alain et Mario à Vohitany et notamment après l’évasion. Après l’annonce de l’évasion de ces prisonniers, la famille ne cesse d’évoquer son inquiétude tandis les auteurs du meurtre de la jeune étudiante ont réussi à s’enfuir facilement du territoire. Pour l’heure, aucune preuve tangible ne justifie la présence de ces condamnés dans le pays. « Je ne suis pas au courant de l’existence de l’avis de recherche contre la personne à ma défense. À ma connaissance, le motif de l’évasion repose sur le fait que le directeur de la prison de Toliara et un autre agent pénitentiaire, ont conseillé Alain de s’échapper car leur mission était de le tuer. Actuellement, ils ne sont plus à la prison », explique Me Issak Houssen, l’avocat de Alain quand il a été joint au téléphone.
Vigilance
Toutefois, la parution sur le quotidien La Vérité en date du 24 juin 2019 a permis d’avoir un éclaircissement sur la tentative des condamnés de quitter le territoire ou non.
« Personnellement, il leur est impossible de passer facilement nos frontières. S’ils doivent se rendre à l’aéroport d’Ivato, les différentes mesures ainsi que les dispositifs de veille ou de contrôle actuellement en place ne les permettront jamais de filer en douce. Même vigilance dans les principaux ports du pays. De plus, tous les services de police sont aussi sur la sellette », indique un responsable à la Gendarmerie.
Alain Rostan Zaheraly et Erico Mario Rakotonomen-janahary ont été gardés à la maison de force de Tsiafahy depuis novembre 2018. Après l’intervention de leur famille quelques mois après leur arrivée à Tsiafahy, le ministère de la Justice a autorisé le transfert à la maison centrale à Vohitany le 3 avril 2019. Une procédure qui a été fortement critiquée car aucun détenu ne pourrait pas obtenir une telle faveur qu’après au moins quinze ans de détention. Alors que cette démarche n’a pas été respectée pour le cas d’Alain et Mario.
Deux jours plus tard, ils sont arrivés à Vohitany où les infrastructures de la prison ne correspondent plus à la détention des personnes criminelles. Le témoignage de la famille de la victime évoque que ces deux détenus ne se sont jamais comportés comme des prisonniers. « Ils ont effectué des affaires comme des hommes libres dans le village. Ils vivaient avec les habitants. Ils ont même loué une maison et ouvert une épicerie. Ces deux détenus ont en plus une nette relation avec les agents pénitentiaires de Toliara qui sont toujours avisés au préalable à chaque descente effectuée à Vohitany », raconte une source proche de la famille.
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